vendredi, mars 24, 2006

Des nouvelles fraîches de la Belgique Libre.




Déjà une semaine sans nouvelles, je m'en excuse les amis, mais tellement de choses se sont passées que je n'ai pas eu le temps de vous les conter mes très chers lecteurs. Tout commence le week-end dernier, lors des portes ouvertes de La Cambre, où j'ai du faire le piquet de grue le samedi toute la journée, puisque mon Mac était réquisitionné pour la projection du projet de vidéo sur lequel nous avons travaillé moi, Élise, Leila, Yoann et Alexis (ces chers première licence en Typographie). Projection qui a fait son effet, le Papa d'Élise a craché un "mmpf", et la directrice a sorti un "c'est une piste à suivre". Bref, qui aurait cru que nous fournirions un produit fini après trois jours de travail anyway ? Heureusement, il faisait beau. Enfin, le printemps se faisait un peu sentir. Les pelouses du Bois de La Cambre étaient donc réquisionnée par les courageux qui surveillaient tour à tour le Patio du 14, le stand de Typographie-frite, la performance Daft Punk j'en passe et des meilleures. Je dois vous avouer que j'en ai également profité quelque temps, lors d'une pause en compagnie de Fanny et Leila sur un tapis de papier-bulle, ne me demandez pas pourquoi ni comment, je vous en prie. Mais la journée était loin d'être finie alors. Le rendez-vous était pris, rendez-vous à la péniche au 29 avenue du Port, pour une soirée K. Qu'est-ce qu'une soirée K allez vous me demander. C'est une soirée ou vous croiserez tour à tour un magicien (Tristan, qui m'a rappelé à bien des égards, Philippe le Magicien, pour les tourangeaux qui s'en souviennent) un Loup-Garou en flamand (oui la soirée était assez open) et des coupes de Champagne. Le lieu accueillait une exposition d'un de nos chers professeurs : Denis. J'avais confié à Frank, l'étudiant erasmus-modèle, que je craignait qu'une tournure Hip-Hop se ferait sentir au vu de l'intérêt que porte Denis sur le monde de graffiti. J'avoue que cette tournure ne m'enchantait guère. Cela dit à la premier observation du lieu et de l'exposition même, cette crainte fut vite effacée. Le lieu avait quelque chose de chaleureux, avec des canapés vintage et des faux tapis persans parsemés ça et là dans la péniche. Tout le monde est calme, le public ressemblait aux gens qui pourraient venir à une soirée organisée par JB et moi-même. Alors forcément, j'étais dans mon monde à parler de tout et de rien, de la Mayenne, des frites et de Lost autour d'une bonne blonde le tout affalé sur un fauteuil en cuir beige tout droit sorti de Dallas. Mais ces bonnes surprise ne s'arrêtèrent pas ici. Bien au contraire. La deuxième fut la partie concert de la soirée. Nous avons eu le droit en première partie à un groupe qui jouait comme Tahiti 80 lors de sa première tournée (souvenirs tendres du Bateau Ivre en 2000 ou 2001 peut être bien, quelqu'un peut il me confirmer ?) mais qui a trop écouté Bloc Party, mais c'est dur d'imiter quand on est pas anglais. La troisième fut la deuxième partie du concert, où il fallait avoir l'estomac bien accroché. Imaginez un peu pour voir, une ambiance à la Massive Attack à la sauce Riot Grrl, une bassiste à la Kim Gordon, aux jambes bien plus longues que sa jupe, une chanteuse à la Catherine Ringer Berlin des 80's, qui jouait de la trompette concrète, un guitariste à la voix tellement filtrée qu'ils rajoutent une strip-teaseuse pardessus ses performances et pour couronner le tout un VJ qui mixe en direct derrière une machine tunée. Ouf j'ai cru que je n'arriverais jamais à vous décrire le tout. Quelle fatigue après ce show, Leila, Yoann, Alexis et moi même étions exténués de tant de gros son, et dubitatifs d'une telle performance, nous décidâmes de battre le pavé, ou plutôt d'avaler le bitume (merci JB) grâce au bolide de Yoann. Un seul problème parfois entrave le road-movie nocturne, le manque d'essence. Alors nous partîmes à plus de minuit en quête d'une station essence qui prenait la mastercard, et je ne suis pas le guide du routard, mais croyez moi les amis, c'est une tâche bien ardue à Bruxelles. Alors de Total en Opta+, nous butinions de stations en stations, riions aux blagues d'Alexis (Leila et moi-même avons failli mourir de rire plus d'une fois dans la soirée), jusqu'à trouver notre bonheur. Restait encore à trouver un point de chute décent pour bien finir la soirée. Après avoir tourné plusieurs fois devant le Belga place Flagey, nous primes la décision d'aller chez Leila et Yoann. Soirée calme entre amis, j'en garde d'ailleurs un souvenir ému, la soirée qui m'avait manqué ces derniers temps. Manger des restes dans le frigo, regarder les pourcentages de téléchargement sur emule, boire un dernier verre sur une bande son adolescente. Après avoir été gentiment raccompagnée en voiture dans mon Schaerbeek natal, je fus plongée dans des abîmes de réflexion, qui m'ont hanté pendant plusieurs temps, et dont je voulais vous faire part, mais celles-ci se sont un peu évaporées depuis. Ce soir-là j'ai retrouvé des sentiments du lycée, vous savez, être invité chez des gens qui vous savez "cools", avec qui vous voulez à tout prix partager ce que vous avez en commun, sans savoir réellement comment le faire, puisque vous ne vous connaissez absolument pas. Pourtant je crois que nous avons partagé un peu de notre intimité les uns et les autres ce soir là, dévoilé un peu de nous même, à nous tester sur telle ou telle référence musicale, à dire ouvertement que oui vous avez reconnu, mais que ce groupe n'a plus rien valu après 1998, à commencer timidement les mots fléchés du journal du jour en se croyant un peu ringard, mais croiser le regard complice qui fait comprendre, que oui c'est aussi les habitudes de la maison, à se demander si Hitchiker of the Galaxy est un bon film et devant l'approbation, cracher un "ah oui" de circonstance, comme si l'aval de cette nouvelle personne entrée dans le groupe apportait de la valeur à ce choix alors déconsidéré des autres. Enfin, vous voyez ce que je veux dire. Ce soir là, je me suis sentie chez des amis.